samedi 15 septembre 2012

Photos de Montréal (1)

Je suis arrivé par un temps magnifique, comme dans un rêve. Non, je ne suis pas venu en navette spatiale.
Le paysage m'était totalement étranger. Montréal est une ile.
Une brasserie artisanale dans un bar. Il y en a beaucoup à Montréal.
Un écureuil transporte un noyau. Comment peut-on ne pas les aimer?
Comme tout le monde ici, la galerie est bilingue.
La galerie est dans le quartier de Westmount, anglophone.










Mes galeristes: Frank Bernarducci et Jacques Bellefeuille.
Sourire et Hommage à Bettie.
Des visiteurs français.
Randy Ford
La galerie présente un maximum d'œuvres très différentes. Il y en a pour tous les goûts.
François Arès qui travaille à la galerie, au milieu, en pleine discussion avec Tjalf Sparnaay, un artiste et sa femme.
Une révélation: Yigal Ozeri. Ce sont de grands formats sur papier.
Le fait que ce soit sur papier et un plus à mon avis,  bien que ce soit plus fragile et qu'une vitre nous sépare de l'œuvre.
Une touche de calme.
Une autre révélation un peu en dehors du courant Photoréaliste Shaun Downey.
Un détail du même tableau
Un petit format du même canadien Shaun Downey.
Rémi Maynègre. C'est moi qui lui ai demandé de sourire, sinon il fait toujours la gueule.
La vue de son atelier, pas mal.
Pascal Blanché.
Qu'est-ce que j'ai pu marcher. À bientôt Montréal.




Montréal, le retour...

Je rentre de Montréal sans avoir eu le temps ni l'envie de tenir le blog. À la place, j'en ai bien profité et j'ai découvert l'importance du fait que quelque part aux Amériques, on parle notre langue, qu'on nous aime et qu'on nous déteste EN MÊME TEMPS! Mais avant de vous en raconter un peu plus, je voudrais remercier Catherine, l'amie de Panou qui m'a laissé sa maison sans même me connaître. J'avais des conditions de confort idéales pour profiter de mon séjour. Merci aussi à Rémi Maynègre qui est venu m'accueillir à l'aéroport et m'a ainsi soulagé du stress de l'arrivée en pays inconnu. Je ne suis pas un grand voyageur. Rémi tu es mon japonais! Merci également à mes galeristes américains, Louis K. Meisel, qui nous a invité dans un des restaurants les plus chics de Montréal: le Milos, et Frank Bernarducci, qui ont permis cette grande exposition. Merci également à Jacques et Helen Bellefeuille de nous avoir offert leurs cimaises durant un mois alors que leurs expositions ne durent que deux semaines habituellement. Pour l'occasion, ils ont édité un magnifique catalogue créé par François Arès. Au passage merci François de m'avoir fait découvrir la poutine.

J'étais principalement venu pour le vernissage mais j'ai pu retrouver et connaître quelques membres de Café Salé expatriés. Il y a une grosse communauté française qui travaille dans le domaine des jeux vidéo: Ubisoft, Gameloft... J'étais très ému de les retrouver. Quel courage de quitter son pays pour partir à l'aventure! je ne crois pas que j'aurais osé à leur âge. Mais voilà, ils partent travailler en Chine, au Japon, en Nouvelle Zélande, au Quebec ou aux States comme on prend le métro ou presque. Chapeau les amis.

J'ai découvert la façon de travailler des galeries canadiennes. Quand vous entrez dans l'une d'entre elles, on ne vous accueille pas en détournant la tête d'un écran pour vous dire éventuellement bonjour après vous avoir scanné du regard pour savoir si vous êtes "intéressants". Non, on se lève et on s'approche et on vous parle avec le sourire, on vous demande si on peut vous aider et on vous accompagne pour vous parler des œuvres et des artistes. Qui que vous sembliez être. Cela fait partie du travail et de l'image de la galerie. En particulier à la galerie de Bellefeuille qui est ouverte sept jours sur sept, les gens qui y travaillent, souvent artistes eux-mêmes, sont toujours joignables sur leur téléphone personnel et sont toujours disponibles pour leurs clients. Je suis certainement tombé sur une galerie haut de gamme mais je pense que les galeries françaises auraient beaucoup de leçons à prendre de nos cousins québécois.

J'ai eu donc l'occasion de rencontrer d'autres artistes photoréalistes, discuter avec eux et ce fut très fructueux. Nous étions autour d'un repas et le vin nous a certainement aidé à franchir le pas de la différence de nationalité et de langue! Il y avait des italiennes, des hollandais, des canadiens, des américains et un français! Je me suis trouvé plus d'affinités avec Esther Curini qui m'a raconté combien un tableau l'obsédait jour et nuit durant son exécution, combien elle pouvait être autiste après une journée de travail, comment elle n'était jamais satisfaite, etc, que d'autres qui peignaient à l'acrylique en disant que c'est de l'huile, qui retouchaient des tirages photo en prétendant que c'est de la peinture ou qui employaient 4 assistants pour pouvoir produire 60 œuvres par an! Je ne veux dénoncer personne, chacun son business... J'ai pu également faire la connaissance des propriétaires de la galerie Plus One à Londres et devant leur sympathique insistance, je pense que je vais y exposer un jour ou l'autre. Comment? vous n'êtes jamais allé à Londres! Je ne suis pas un grand voyageur. Pourtant j'ai entendu plus d'une fois la question: pourquoi êtres-vous à Montréal? Comme si ça ne valait pas le coup ou comme si j'avais quelque chose de plus intéressant à faire. Pour l'expo bien sûr! C'est un évènement important qui fera date dans notre mouvement. En fait, la personne qui m'a posé cette question et qui se trouve être critique d'art et journaliste, me demandait aussi ce que les artistes présents avaient en commun outre le fait qu'ils avaient un style très réaliste. C'est vrai que nous sommes très différents, nous n'habitons pas au même endroit et nous avons des techniques de peinture ou de sculpture personnelles et surtout des sujets très différents, mais on se sent en famille, grâce à cette expo justement. Parce que chacun dans son coin, nous poursuivons une quête à notre façon. On y croit et on croit à la figuration en peinture. On ne sait pas si on a raison mais on prend le risque. Grand sourire.

Le Quebec est comme une enclave où les gens sont fiers d'être francophone à défaut d'être français. Enfin, je ne suis pas sûr qu'ils veuillent être français mais ils sont très attentifs à ce qu'il se passe en France. Leur presse contient beaucoup de titres qui viennent de chez nous et fatalement, ils sont beaucoup plus au courant de ce qui se passe chez nous que nous ne sommes intéressés par ce qui se passe chez eux. Je crois qu'ils en souffrent un peu, qu'ils se sentent un peu seuls et abandonnés en terre anglophone. Nous sommes toujours "ces maudits français" et nous avons oublié pourquoi alors que leur devise est "je me souviens". J'ai ressenti ces sentiments quand des québécois m'ont demandé un peu inquiets si je les comprenais malgré leur accent. Mais en France, on a plein d'accents! Oui mais le Quebec n'est pas en France. Malheureusement? C'était très touchant, j'avais envie de les rassurer, de leur dire qu'on les aimait. En tout cas maintenant, je ne pourrais pas les oublier.

Quelques mots sur les particularités de la vie au Québec. L'alcool est un monopole d'état et on ne peut trouver du vin que dans des boutiques spéciales, souvent luxueuses: les S.A.Q. le vin y est tellement cher qu'il n'est pas rare que les restaurants affichent sur leur devanture: apportez votre vin! En revanche, les brasseries ont le droit de brasser leur propre bière ce qui fait qu'il existe un grand nombre de bières au Québec. Et elles sont très bonnes! Même les bières parfumées à la pomme ou aux fruits rouges. On en boirait des litres.

Il a fait très chaud durant mon séjour. C'était en septembre mais j'étais constamment en t-shirt. Vivre l'hiver canadien doit être une expérience intéressante. La prochaine fois.

Comme à New York, les écureuil sont très nombreux. Curieusement, ils ne sont pas appréciés. Est-ce qu'on aime les pigeons à Paris? Il paraît qu'on peut voir des ratons laveur sur le mont royal au crépuscule. Pour ma part j'ai rencontré une mouffette (un putois) sur le chemin de ma maison la nuit. Surprenant.

Je me suis senti en sécurité dans la ville et dans le métro. Les gens sont très courtois et mes amis m'ont avoué qu'ils avaient parfois honte d'être français lorsqu'ils assistaient à une "scène" d'un touriste qui haussait la voix parce que telle ou telle chose ne se passerait pas en France. Mais retourne-y connard! Bref, les français quoi... Ce qui fait que assez rapidement, les expat chopent l'accent québécois pour se fondre dans le décor. Sauf quand ils ne le font pas exprès, par contre ceux-là, il ne faut pas leur dire qu'ils ont perdu l'accent français... (n'est-pas Catherine?) va comprendre!

Les filles sont très jolies et portent souvent le short lorsqu'elles sont jeunes. Par contre on ne trouve aucune séduction dans leur regard. Je sais, on est pas en France! La bicyclette est un moyen de transport très répandu et s'accorde bien avec la façon de conduire toute en courtoisie des canadiens. Non, on est toujours pas en France...

Encore un mot sur les expatriés. J'ai eu la chance d'être présenté à Pascal Blanché qui a sorti un artbook chez Café Salé Ink. Un mec passionné et passionnant qui a fait toute sa carrière à l'étranger. Par exemple, il nous a parlé de sa rencontre avec James Cameron alors qu'il travaillait sur le jeu Avatar. Ces gens sont en contact avec ce qui fait la culture visuelle de notre époque. Ils ont certainement plus d'influence que les artistes qui s'expriment en galerie. En revanche, ils sont soumis à un cahier des charges et mettent tout leur talent au service d'un produit ce qui peut-être parfois frustrant. Surtout quand le jeu sur lequel ils travaillent depuis plusieurs années ne sortira pas. Surtout si leur travail, y compris les recherches, ne doivent faire l'objet d'aucune publication. Combien de merveilles cachées aux yeux du monde et pour combien de temps? Et puis ils travaillent TOUS en numérique ce qui leur ferme le marché de l'art et surtout qui confère à leur œuvre la fragilité des supports qui contiennent leur travail. Il y aurait encore beaucoup à dire à ce propos. J'en profite au passage pour saluer la sortie de l'artbook de Jean-Sébastien Rossbach, (toujours chez Café Salé Ink décidément) qui a compris l'utilité et le plaisir de revenir aux techniques traditionnelles. Nul doute que beaucoup le suivront avec succès. Je poursuis un moment la digression en disant que le numérique a permis à beaucoup d'artistes de progresser de manière fulgurante. Beaucoup viennent de Café Salé au passage. Le fait de pouvoir expérimenter sans dépenser des fortunes en papier et peinture, de pouvoir se tromper, revenir en arrière, de pouvoir bénéficier de conseils et critiques de professionnels instantanément etc, est extrêmement enrichissant pour ceux qui savent en profiter avec humilité et courage. Si bien que quand ils passent au traditionnel c'est souvent avec succès. Comme s'ils avaient emprunté un raccourci que leur ainés n'ont jamais pu prendre et pour cause.

Outre Rémi, sa femme Sandrine, et Pascal, j'ai eu le plaisir de retrouver  JoslinToch et Laure j'ai fait la connaissance du talentueux Peah (quoi, je le connaissais déjà?) qui m'a présenté son amie qui se trouve être intime avec mon modèle préféré! Le monde n'est pas petit, NOTRE monde est petit. Incroyable.

En conclusion, bien que je n'y ai pas vécu d'hiver, je pense que Montréal est un lieu accueillant, plein d'énergie et de potentiel. Les ateliers et les logement sont abordables. Ce n'est pas loin de New York et on y parle français. J'irai bien m'y installer dans l'absolu. En tout cas j'y retournerais avec grand plaisir. J'aimerais être un grand voyageur.

Les photos dans un post prochain.


jeudi 6 septembre 2012

Montréal

Je m'envole dans quelques heures pour Montréal. J'y vais pour participer au vernissage de la Galerie de Bellefeuille sur le Photorealism. J'ai emporté mon appareil photo et j'espère pouvoir vous faire partager mon séjour. Il y a beaucoup de Français qui travaillent à Montréal. Il y a même des monthly CFSL! J'arrive les amis!